par Jean François Richard | 14, Juin 2017 | Articles du blog, Confiance en soi, Estime de soi
Je me sens nulle, je ne vaux rien, je suis inutile …
Souvent quand on se sent nul, c’est généralement dans un domaine en particulier, comme dans une mission au travail, dans son couple, en tant que parent…
On ne se sent pas compétent quand on ne réussit pas dans un domaine, quand on se trouve incapable de mener à bien une tâche.
Cette sensation nous fait perdre de la confiance en nous car la confiance en soi est l’évaluation réaliste qu’on se sent capable de réaliser telles ou telles choses. Et puisqu’on se sent capable de faire cette chose nait alors un sentiment de sécurité intérieur.
Il s’opère alors un glissement de la confiance en soi à l’estime de soi
Quand, à l’école, le rond n’est pas vert mais jaune, on peut se sentir nul dans le regard de l’autre. Alors que c’est simplement qu’on n’a pas acquis aujourd’hui la compétence en orthographe, par exemple.
Et on glisse dans le : “Je suis nulle en orthographe donc je suis sans valeur dans mon propre regard ou dans le regard de l’autre.”
On bascule d’un manque de compétence dans un domaine, vers une généralisation de toute la personne.
Pourquoi ce glissement ?
À la base, il est possible qu’on ait une faible estime de soi depuis longtemps et que les conditions dans notre histoire n’ont pas suffisamment permis d’étayer notre estime de soi. Le regard qu’on porte sur soi est alors facilement déprécié. Alors, on cherche dans le regard de l’autre ou dans des réalisations, des performances (scolaires, professionnelles) une validation de sa valeur.
Et sans s’en rendre compte, on donne le pouvoir à l’autre, à un système extérieur de décider de notre valeur.
Comment bâtir sa confiance en soi ?
En faisant des expériences qui permettent de développer nos capacités, nos compétences. Par exemple, dans mon boulot de gestion, quelles sont les compétences qui me manquent ? Je réfléchis à cette liste et je fais des expériences pour progresser dans ces domaines. Puis, j’analyse les échecs ou les réussites.
L’erreur fondamentale sera de reculer face aux expériences par peur et ainsi d’éviter les expériences initiatrices. Pour éviter cet écueil, il est préférable, évidemment, de faire face à ces peurs avec une graduation, en prenant des risques calculés. Par exemple, si je dois faire un discours, j’évite de le faire devant 45 personnes la première fois. 7-8 personnes permettent de s’exercer plus sereinement .
Le fait de répéter ces expériences et d’en tirer des enseignements permet d’augmenter la confiance en soi.
Comment retrouver l’estime de soi ?
L’estime est notre « valeur d’être ». Le jugement ou l’évaluation que je fais de ma valeur est lié à mon histoire, à mon passé, à l’éducation reçue.
Pour reconstruire cette « valeur d’être, » il faut reconnaître les critères de jugement qu’on porte sur soi-même, reconnaître les valeurs qu’on a reçues, les questionner et les remettre en cause si cela est nécessaire.
Inconsciemment, on sent : “C’est bien, je suis quelqu’un de bien. C’est pas bien, je suis quelqu’un de pas bien.” mais on ne sait pas en fonction de quels critères. Donc il faut faire cette démarche de connaissance.
L’estime de soi, c’est donc être fidèle à ce qu’on est, à nos principes, valeurs.
Si j’ai reçu comme valeur que les autres doivent toujours passer avant moi, si je me fais plaisir avant de penser aux autres, je culpabilise car je crois que je vais cramer en enfer comme une châtaigne !
Cela génère une mauvaise estime de soi car je me pense égoïste ! Alors que je me suis simplement donné de l’amour en me respectant dans mes désirs.
Souvent, travailler sur l’estime de soi consiste en un travail de souplesse envers soi, le développement de la capacité de s’adapter à ce qui est, d’assouplir son juge intérieur, d’éviter certains pièges comme le perfectionnisme.
Pour conclure
Sur l’estime de soi
- Je découvre quelles sont mes valeurs et croyances plus ou moins cachées.
- Je définis mes nouveaux critères sur lesquels me conformer.
- Je suis très souple dans ma manière d’agir conformément à ces critères.
- J’accepte de ne pas être parfait, de pouvoir faire des bêtises et d’avoir droit à l’erreur.
Sur la confiance en soi
- Je reconnais mes limites momentanées, mais j’évite de généraliser sur toute ma personne.
- Je reconnais que je peux progresser dans mon travail.
- Je fais des expériences qui me font progresser sans me mettre en insécurité.
- Le fait de dissocier confiance et estime entraîne plus de liberté intérieure et mon image s’en trouve valorisée.
Prochain article
Le rapport entre son monde intérieur et l’image extérieure fera l’objet d’un prochain article sur le courage d’être soi. En effet, la société de l’image sous toutes ses formes et les réseaux sociaux obligent à être irréprochable. Le diktat de la plasticité, de la tenue vestimentaire, de la façon de penser et de parler, en un mot de l’image, nous rend prisonnier, et crée une vraie souffrance.
Comment faire pour être soi même ? Rendez vous dans quinze jours…
par Jean François Richard | 1, Juin 2017 | Articles du blog, Dépression
Vous avez une baisse de moral, vous vous sentez à la limite du burn-out, la déprime vous guette ? Chaque jour qui passe, vous n’avez plus d’énergie, plus goût à rien, plus de désir. Vous accumulez les visions négatives, vous vous dévalorisez constamment et vous avez l’impression de ne servir à rien, bref, de n’avoir aucune valeur. Comment faire pour vous en sortir ?
Comment vous y prenez-vous pour aborder cette difficulté ?
Pour commencer, je dialogue avec la personne pour comprendre son environnement extérieur et intérieur. Je cherche à comprendre les raisons de la déprime par l’introspection psychologique.
Avec l’art-thérapie, par exemple, on cherche dans l’inconscient les traumatismes ou les problématiques environnementales passées ou présentes. On recontacte les zones d’ombres refoulées, et on redonne une dynamique dans la conscience de la personne. Cela va permettre ainsi de recréer un mouvement dans son vécu.
On cherche notamment les croyances limitantes pour les remplacer par de nouvelles, ouvertes et dynamisantes.
Si l’épisode dépressif est normal en cas de deuil ou de perte importante, c’est bien la dévalorisation, la mauvaise image de soi, la vision négative de l’existence qui engendrent et entretiennent la déprime sur un temps durable.
Certains disent : « Oui mais moi, j’ai vraiment un gros problème !
Comment voulez-vous que j’aie le moral ? »
On n’a jamais raison de se voir sous un mauvais œil. Tout le monde fait des erreurs ou porte un fardeau. Ce sont les difficultés qui nous font avancer. C’est dans la logique humaine.
Alexandre Jollien, par exemple, est infirme moteur cérébral, mais a il su développer une force et il est devenu écrivain et philosophe.
Nick Vujicic est australien et il est né sans membres, ni bras, ni jambes. Pourtant il est capable d’enseigner l’amour et rencontre la joie de vivre. Il a su s’adapter et trouver un sens à sa vie dans la joie.
L’important est de se rendre compte que c’est la manière dont on voit les choses qui fait la qualité de notre existence.
Comment faire pour avoir le moral, alors ?
La dépression vient quand les conditions extérieures sont devenues toutes puissantes comparées à notre pouvoir intérieur.
Mais, je le répète, l’épisode dépressif est normal dans un processus de deuil ou de changement important. Il faut bien arrêter le mouvement extérieur pour digérer information. L’être humain avance finalement de deuils en deuils ou de renaissances en renaissances. Mais nous pouvons reprendre notre pouvoir par des pratiques assez simples.
La méditation silencieuse en pleine conscience
La méditation en peine conscience (MPC) participe, par exemple à éviter les rechutes dépressives.
La méditation silencieuse zen s’exprime a travers une position du corps stable et immobile. On respire et on laisse passer ses pensées. L’idée est d’apprendre à ne pas écouter ce qui passe dans sa tête et surtout à ne pas s’identifier avec ses pensées.
Cette petite voix qui dit :
« Je suis nul.
Je ne vaux rien.
Personne ne m’aime.
J’arriverai à rien. »
Je m’en désidentifie. C’est-à-dire : je ne suis pas mes pensées. La clé c’est de réaliser que nos pensées sont une vision héritée du passé, de nos blessures, de nos croyances et que nous ne nous résumons pas à celles-ci.
Je respire et mon corps se positionne dans une dynamique physique forte. La posture du corps est primordiale.
J’expire en gonflant le ventre jusque sous le nombril, l’endroit qui s’appelle le « hara » ou kikaï tanden : l’océan de l’énergie.
Cette énergie développe une forte pulsion de vie alors que la dépression est liée à une pulsion de mort. La posture et la respiration renforcent naturellement la pulsion de vie et le corps se rééquilibre avec le lâcher prise.
Conseil : commencer à méditer avant la tempête :
Si tu commences à faire de la voile en pleine tempête, tu vas chavirer alors que l’apprentissage en mer calme te permet d’être aguerri quand la tempête arrive.
Mais les gens veulent toujours apprendre quand ça ne va pas. Commence la méditation quand tout va bien et tu seras prêt.
La loi de manifestation des phénomènes ou d’attraction
Tout ce qui est sur terre est d’abord une idée, ensuite un désir et une action.
Tout commence donc par une pensée initiale.
Par exemple, tu es couché dans l’herbe avec ta gonzesse ( ou ton mec) et tu as l’idée de fonder une famille et d’acheter une ferme. Tu lui en parles et elle (il) te dit : » Oh oui, j’en ai envie ! » Le désir est là, puis on se met en mouvement.
Dans le cas de la dépression, il faut recréer un but, un sens qui te correspond, désirer cette chose, puis ton corps peut passer à l’action. Le sens, c’est toi qui le trouve. Il sera donc nécessaire de se prendre en main, d’arrêter d’attendre des autres et de la société. On doit se prendre en main seul, car on est à la base une pensée qui s’est matérialisée.
Quand nos pensées sont toutes pourries, notre vie est toute pourrie. C’est aussi simple que ça.
« Ah ! Mais non ! j’ai pas de chance, c’est la faute à mon père, c’est la faute à ma mère, c’est la faute à l’autre con, c’est la faute à Macron… »
Ce n’est pas la faute des autres (en disant cela, je ne dis pas que nous ne sommes pas parfois réellement victimes de personnes ou de situations néfastes, je dis qu’il faut dépasser ce sentiment intérieur de victime). Les événements extérieurs passés ou présents sont ce qu’ils sont : tu n’enlèveras jamais les moustiques en été, par contre tu peux en faire quelque chose de bénéfique, ou pas.
La question est : qu’est ce que je veux réaliser dans ma vie, de quoi est ce que j’ai vraiment envie ?
Comment prendre appui sur cette situation pour aller vers un mieux être ?
Réfléchis et n’attends rien de l’extérieur.
Sors de la psychologie de victime et malgré l’adversité, retrouve ton pouvoir créateur, ta puissance.
La méditation te permet de ne pas t’identifier aux vieilles pensées répétitives et sombres, ensuite il te faut recréer des pensées nouvelles, saines et aimantes.
La technique
1/ Méditer
2/ Commencer par remercier pour ce qu’on a.
On se concentre sur deux ou trois aspects négatifs et cela colore en sombre tout ce qui se trouve autour.
Par exemple, on a un problème au travail et tout se colore en gris, même si on est bien avec son conjoint.
Donc, chaque jour, remercie, et pointe 5 ou 6 choses positives de ta vue. J’appelle cela le « carnet de gratitude ». Il permet de recommencer à voir ce qui est bon.
3/ Prendre le temps de redéfinir ses buts.
4/ Persévérer tranquillement.
« Oui, mais moi, je veux un moral d’acier »
Un moral d’acier, ça veut rien dire. Cela supposerait qu’on a atteint un état indéboulonnable. On se dit : « Quand j’aurai médité je serai détaché de tout ; plus rien ne me touchera ». Mais ce sont des bêtises.
Toutes les techniques que je t’ai décrites te rendent plus apte à traverser les événements de ta vie mais ne te mettent pas à l’abri des événements. Ça n’empêchera pas tes parents de vieillir et de mourir, ça n’empêchera pas que ton patron n’est pas sympa…
Par contre tu pourras te positionner différemment, car tu auras mis en place un centre intérieur, un axe, une puissance.
L’entraînement rend plus fort pour traverser les épreuves, pour retrouver la confiance en soi. On a tous ces capacités naturelles si on est capable de s’écouter, de travailler sur soi, de s’adapter et tirer des fruits positifs de toutes les situations de sa vie. On grandit et on devient plus fort. Et plus on évolue plus c’est facile.
Donc, avant de poser une parole qui entraîne des fruits pourris, tu te tais, et tu fais attention. Rien que ça te permet de construire ta vie différemment. Tu gagnes plus de confiance en ta sagesse : tu es dans ta barque, la mer s’agite. Tu t’accroches, c’est tout. Alors ne plante pas n’importe quoi comme graine, choisit les bien avec sagesse. On récolte toujours ce que l’on sème.
Ce n’est pas possible d’avoir un moral d’acier, d’être au top parce que c’est toute l’histoire de la dépression : tu veux rester scotché en haut. Mais la nature a toujours son contraire comme le balancier de la pendule qui gigote de droite à gauche, de gauche à droite :
joie — non-joie. Beau temps — pluie.
Le but est de trouver un équilibre. Accepter l’alternance, c’est ça être libre.
Sinon, si tu montes trop haut, la chute peut être dure !
Et toi, tu sers à quoi alors ?
Le thérapeute sert à préparer la personne à être autonome et indépendante : la personne vient avec sa maison. Elle a des murs lézardés et elle pense que le thérapeute va boucher les trous. Le thérapeute monte un échafaudage autour de la maison et crée ce cadre sécurisant et bienveillant, il apprend comment faire du ciment et c’est la personne qui bouche les trous. Puis il retire l’échafaudage, et la personne retrouve sa force et son indépendance.
par Jean François Richard | 16, Mai 2017 | Art-thérapie, Articles du blog
L’art thérapie analytique, ce n’est pas un truc pour développer sa créativité artistique. C’est à la fois une méthode d’expression des émotions à travers la peinture et un processus thérapeutique par l’analyse des œuvres produites.
L’art thérapie, à quoi ça sert ? Qu’est ce qui décide les gens à choisir l’art thérapie plutôt qu’une autre forme de travail sur soi ?
La thérapie artistique facilite l’expression des émotions pour les personnes qui sont moins à l’aise avec le langage verbal. La peinture et le dessin facilitent l’expression des émotions. Les images parlent directement à ce qu’on est profondément, même si de premier abord, les images peuvent paraître énigmatiques.
À qui s’adresse-t-elle ?
À ceux qui ont des difficultés passagères dans la vie, qui vivent des événements douloureux, une dépression, de l’angoisse, ou qui rencontrent des problèmes relationnels. L’art thérapie est un bon moyen pour faire un travail de développement personnel.
Cette thérapie permet de questionner plus facilement les émotions des personnes qui justement les brident. Les individus hyper émotifs sont aussi concernés quand ils cherchent à trouver un équilibre.
La psychothérapie classique peut angoisser parce qu’elle oblige le sujet à s’exprimer oralement, et il arrive que ce face à face verbal ne suffise pas à aller réellement profondément en soi-même (en tout cas pour certaines personnes).
Comment ça marche ?
L’art thérapie permet de créer des connections entre le registre émotionnel, les traumatismes ou chocs du passé (ou du présent) et le fonctionnement du psychisme.
On libère l’émotion à travers l’image puis on en dégage un sens, un éclairage nouveau.
Exemple :
Le simple fait de dire : « Je sens que je suis triste » coupe la libération émotionnelle parce que l’expression verbale passe par la tête.
Tandis que l’expression par la peinture fait passer l’émotion par le corps, à travers l’image plutôt que par la tête, et ensuite on y met une signification.
Comment je vois les choses
On vit simultanément dans trois mondes :
1 – Le monde physique : pour agir et réaliser.
2 – Les mondes des sentiments et des émotions : lieu du désir, des ressentis et des sentiments
3 – Le monde de la pensée qui permet d’élaborer à partir de concept.
La tête, le cœur et le corps.
Toute chose suit ce processus : d’abord une idée — la tête — ensuite l’alimentation par notre désir — le cœur — et enfin la réalisation concrète — le corps.
Ce qu’on a vécu peut avoir été bloqué à la fois dans notre tête, au niveau du ressenti, et dans les faits.
Exemple :
Le physique : on m’isole dans chambre.
Mon sentiment : c’est la tristesse.
Ma pensée : pourquoi on ne m’aime pas ?
L’art thérapie permet de recontacter ces trois aspects :
- l’émotion,
- le souvenir ou les faits,
- le sens.
Combien de temps ça dure pour se débarrasser de ces émotions négatives ?
D’abord, on ne se débarrasse pas de ses émotions. On entre en amitié avec soi même et ses émotions.
Et il faut le temps du face à face entre le sujet et son expression picturale. Quand la personne a réussi à entrer en amitié avec soi même, à faire la paix avec son passé, alors, la thérapie peut s’arrêter.
Il s’agit de faire des fouilles archéologiques dans les vestiges de son passé, avec délicatesse, douceur et amour.
Le but de la thérapie n’est pas de changer mais de s’aimer. C’est le fait de s’aimer qui va produire des changements. C’est un travail d’amour.
D’ou le lien avec la dimension spirituelle : l’être humain se pose des questions sur sa vie, sur quelle base il cherche le bonheur et l’amour. Cela fera l’objet d’un prochain article.