par Jean François Richard | 19, Mar 2018 | Art-thérapie, Articles du blog, Méditation
Un bel endroit dans la forêt pour faire de la méditation silencieuse. (Un avis de Jean François Richard, Atelier Coloressence de Saint Martin la Plaine)
La méditation, un atout
Nous devons tous faire face à un quotidien de plus en plus stressant. Avec des exigences professionnelles, des exigences parentales, des pressions de tout ordre. Il convient de se rappeler que pour pouvoir effectuer nos tâches quotidiennes, il est très important d’être dans une disposition d’esprit la plus tranquille et sereine possible. Or l’accumulation du stress, l’accumulation de la pression, l’accumulation des frustrations créent un déséquilibre à l’intérieur de nous-mêmes. Ce déséquilibre accélère le processus de stress générant ainsi un cercle vicieux qui joue à nos dépens dans le quotidien.
Nous perdons de plus en plus l’équilibre à l’intérieur de nous. Et nous cherchons dès lors à l’extérieur des moyens de retrouver cet équilibre en compensant par des moyens opposés. Nous voulons des loisirs qui nous ressourcent , des activités qui nous détendent, des sorties festives alcoolisées pour nous permettre d’oublier un peu ce quotidien harassant. Enfin, nous avons souvent recours à des médicaments pour cacher ou freiner un mal-être profondément installé.
La méditation est un atout, un outil simple qui permet de freiner le processus de stress, voire de l’enrayer (de nombreuses études appuient cet état de fait).
Comment ?
Tout simplement par l’attention au corps et à la respiration en ne donnant pas d’intérêt à la pensée pendant ce temps méditatif.
Un des points les plus importants dans cette pratique méditative silencieuse est qu’elle nous permet d’aborder le rapport à nos pensées d’une façon complètement différente de notre conscience habituelle du quotidien.
La méditation est un atout, car sa pratique permet de nous distancier, de trouver un espace intérieur calme et serein. Nous pouvons observer et agir sur nos contenus mentaux et ne plus nous laisser absorber par ces derniers. Nous devenons moins dépendant de ces contenus.
Il a été montré dans des études sur l’accompagnement de la dépression que la capacité à se désidentifier de ses pensées, notamment des pensées négatives (dévalorisantes, pessimistes…) permet d’avoir de bons résultats sur ces pathologies. Il en est de même pour l’angoisse qui, bien qu’elle soit émotionnelle, a un terrain mental.
La méditation silencieuse permet justement, de travailler sur les causes du stress. Elle améliore ainsi le rapport à nos pensées négatives. Ceci crée un espace intérieur libéré des conditions externes et internes.
Cet espace intérieur devient le lieu où nous pouvons lâcher prise. Ce lieu nous détend profondément, et le corps retrouve son équilibre.
Nous nous retrouvons en présence de nous-mêmes mais d’une manière radicalement différente. Cet espace silencieux devient ainsi un espace profondément thérapeutique.
par Jean François Richard | 8, Fév 2018 | Art-thérapie, Articles du blog, Loi de l'attraction
Photo noir et blanc qui exprime la peur, la recherche de protection. L’absence de couleur symbolise un sentiment négatif.
Peur de la vie, le plus grand frein au bien être, c’est la peur
Peur de la vie.
Je me lève le matin et j’ai peur de ce qui va se passer dans la journée.
J’ai peur de mourir.
D’être malade.
De devenir vieux.
De souffrir.
D’être seul.
D’être abandonné.
Qu’un proche meure.
À quoi sert la peur ?
Tout d’abord, avoir peur est naturel. Les peurs font partie du cerveau reptilien et sont communes avec les animaux avec qui nous partageons 4 fonctions essentielles :
- Se nourrir.
- Dormir.
- S’accoupler.
- Avoir peur.
C’est l’instinct de survie parce qu’elle le signal un danger, donc tu as peur pour préserver ta vie et aussi préserver l’espèce.
À quel moment cette peur dépasse l’aspect protection ?
Un glissement s’opère quand elle est déconnectée du réel.
Il existe, nous pourrions dire, 3 sortes de peur:
1/ Les peurs réelles :
Biologique, instinctive liée à l’instinct de conservation.
Exemple :
Tu es en train de traverser la rue avec ta fille et un camion fonce sur toi : directement tu vas te mettre en action pour échapper au danger.
La peur génère l’action de fuite ou le combat.
Si tu te retrouves face à un chien qui t’attaque dans un espace fermé, tu vas mobiliser ton énergie pour te défendre.
2/ La peur potentielle :
C’est une peur en lien avec le réel mais pas dans la réalité présente.
Exemple :
Tu fais une balade dans la montagne et il y a des éclairs au loin. Tu es déjà en train de te dire : « Il faut qu’on rentre ou bien que je cherche un abri. » Alors qu’il n’y a rien dans le ciel pour l’instant.
3/ La peur imaginaire et mentale :
C’est une peur déraisonnée, irraisonnable. On peut la résumer par : « Je le sens, il va m’arriver quelque chose ». «Cette douleur doit cacher quelque chose de grave, je le sens! »
Cette peur imaginaire ne nous met pas en mouvement ni en action. Par conséquent, elle nous paralyse, nous immobilise et nous ronge, créant ainsi notre souffrance.
Comment gérer sa peur de la vie. Les pistes
Il existe deux manières complémentaires d’aborder les peurs.
1/ Un travail de nature comportementaliste :
La peur est un symptôme, donc il va falloir se rééduquer face à ce symptôme en faisant des stratégies de sécurisation en amont, des conduites d’immersion.
Exemple de TCC d’une arachnophobie :
- Informer le patient sur les araignées, puis, distinguer les araignées dangereuses des araignées inoffensives.
- Lui apprendre à se calmer par des exercices de relaxation et des auto-instructions.
- Lui faire observer, puis toucher un bocal fermé contenant des araignées, laisser une araignée en liberté sur un bureau, toucher une araignée puis jouer avec, en premier lieu avec un crayon puis à mains nues, etc.
L’inconvénient de cette technique est que la peur en tant que charge énergétique peut se déplacer sur un autre objet.
Dans le cas de peurs purement imaginaires, la technique peut aussi s’avérer plus difficile à mettre en place.
2/ Un travail sur les causes
Dans cette méthode, il s’agit de comprendre d’où surgit la peur de la vie.
- D’où vient t-elle ?
- Comment s’est-elle mise en place ?
- Quel programmation j’ai mis en place ?
Avec l’art thérapie analytique, la plupart des éléments exprimés sur le tableau artistique sont des résurgences de moments douloureux, des peurs, des émotions refoulées.
Quel processus adopter face à la peur de la vie ?
Le but est d’abord de l’accepter, de la voir et de la reconnaitre, pour agir ensuite.
Exemple :
« Je souffre d’être au chômage » peut cacher la peur de rester chômeur.
Ha oui je vois. Je m’en rends compte.
Je refuse de rester chômeur et le refus crée la peur de rester chômeur.
Pourquoi je refuse tant d’être chômeur ?
Cela atteint par exemple ma valeur intrinsèque d’homme ou de femme. Ou j’ai besoin d’argent pour faire vivre ma famille. Ceci crée une pression énorme et j’ai peur d’échouer.
Souvent, nous devons questionner les refus cachés en dessous de nos peurs.
L’art thérapie et le travail thérapeutique rendent la peur consciente.
Donc acceptation : je suis d’accord pour vivre cette situation.
Ensuite, l’étape de l’action pour que cela évolue favorablement.
Je résume:
« J’ai peur de passer un entretien d’embauche » peut cacher la peur de rester chômeur.
Si je refuse ma peur, je ne peux pas être dans une attitude sereine, cela me met une pression énorme.
Accepter sa peur et les refus sous-jacents permet de se mettre dans les conditions émotionnelles justes pour l’entretien.
L’idéal est de passer de la peur à la vigilance. Je dois être vigilant car cet entretien me demande certaines choses, je suis vigilant à les montrer.
En conclusion, il est primordial de trouver l’objet de sa peur pour pouvoir travailler dessus.
L’angoisse qui est une peur sans objet (dis autrement je ne sais pas de quoi j’ai peur, j’ai la sensation physique et émotionnel mais pas l’objet) doit être converti en peurs. Par exemple dans mon cas c’est au moyen de l’art thérapie, ou d’une thérapie personnelle que je travaille cela.
Puis il s’agit de travailler pour résoudre, gérer ou dépasser cette peur.
Existe t-il des pratiques complémentaires qui aident à gérer sa peur de la vie ?
Oui, il existe des moyens aidants comme la méditation ou la sophrologie qui permettent, par un travail corporel, sur le souffle ou la reprogrammation mentale, d’accompagner les traitements phobiques.
Nous savons que la maîtrise de la respiration lors d’attaques de panique peut s’avérer une aide précieuse.
par Jean François Richard | 16, Mai 2017 | Art-thérapie, Articles du blog
L’art thérapie analytique, ce n’est pas un truc pour développer sa créativité artistique. C’est à la fois une méthode d’expression des émotions à travers la peinture et un processus thérapeutique par l’analyse des œuvres produites.
L’art thérapie, à quoi ça sert ? Qu’est ce qui décide les gens à choisir l’art thérapie plutôt qu’une autre forme de travail sur soi ?
La thérapie artistique facilite l’expression des émotions pour les personnes qui sont moins à l’aise avec le langage verbal. La peinture et le dessin facilitent l’expression des émotions. Les images parlent directement à ce qu’on est profondément, même si de premier abord, les images peuvent paraître énigmatiques.
À qui s’adresse-t-elle ?
À ceux qui ont des difficultés passagères dans la vie, qui vivent des événements douloureux, une dépression, de l’angoisse, ou qui rencontrent des problèmes relationnels. L’art thérapie est un bon moyen pour faire un travail de développement personnel.
Cette thérapie permet de questionner plus facilement les émotions des personnes qui justement les brident. Les individus hyper émotifs sont aussi concernés quand ils cherchent à trouver un équilibre.
La psychothérapie classique peut angoisser parce qu’elle oblige le sujet à s’exprimer oralement, et il arrive que ce face à face verbal ne suffise pas à aller réellement profondément en soi-même (en tout cas pour certaines personnes).
Comment ça marche ?
L’art thérapie permet de créer des connections entre le registre émotionnel, les traumatismes ou chocs du passé (ou du présent) et le fonctionnement du psychisme.
On libère l’émotion à travers l’image puis on en dégage un sens, un éclairage nouveau.
Exemple :
Le simple fait de dire : « Je sens que je suis triste » coupe la libération émotionnelle parce que l’expression verbale passe par la tête.
Tandis que l’expression par la peinture fait passer l’émotion par le corps, à travers l’image plutôt que par la tête, et ensuite on y met une signification.
Comment je vois les choses
On vit simultanément dans trois mondes :
1 – Le monde physique : pour agir et réaliser.
2 – Les mondes des sentiments et des émotions : lieu du désir, des ressentis et des sentiments
3 – Le monde de la pensée qui permet d’élaborer à partir de concept.
La tête, le cœur et le corps.
Toute chose suit ce processus : d’abord une idée — la tête — ensuite l’alimentation par notre désir — le cœur — et enfin la réalisation concrète — le corps.
Ce qu’on a vécu peut avoir été bloqué à la fois dans notre tête, au niveau du ressenti, et dans les faits.
Exemple :
Le physique : on m’isole dans chambre.
Mon sentiment : c’est la tristesse.
Ma pensée : pourquoi on ne m’aime pas ?
L’art thérapie permet de recontacter ces trois aspects :
- l’émotion,
- le souvenir ou les faits,
- le sens.
Combien de temps ça dure pour se débarrasser de ces émotions négatives ?
D’abord, on ne se débarrasse pas de ses émotions. On entre en amitié avec soi même et ses émotions.
Et il faut le temps du face à face entre le sujet et son expression picturale. Quand la personne a réussi à entrer en amitié avec soi même, à faire la paix avec son passé, alors, la thérapie peut s’arrêter.
Il s’agit de faire des fouilles archéologiques dans les vestiges de son passé, avec délicatesse, douceur et amour.
Le but de la thérapie n’est pas de changer mais de s’aimer. C’est le fait de s’aimer qui va produire des changements. C’est un travail d’amour.
D’ou le lien avec la dimension spirituelle : l’être humain se pose des questions sur sa vie, sur quelle base il cherche le bonheur et l’amour. Cela fera l’objet d’un prochain article.