Alignez-vous entre le ciel et la terre.
La porte d’entrée du ciel, c’est votre fontanelle. La porte d’entrée de la terre, c’est votre périnée.
Visualisez comme un rayon blanc partant du ciel et pénétrant à travers votre fontanelle. Il traverse votre corps le long de la colonne vertébrale et ressort par le périnée pour s’enfoncer vers le centre de la terre. Du centre de la terre part un rayon pourpre qui passe par votre périnée, remonte le long de la colonne vertébrale, ressort par votre fontanelle en direction du ciel.
Comme le disent les taoïstes, l’homme est un trait d’union entre le ciel et la terre. Nous sommes ce trait d’union.
De la terre vers le ciel on s’étire, c’est l’étirement du corps. Du ciel vers la terre on se relâche, c’est le relâchement des tensions du corps.
Dans toute méditation, il est fondamental de bien s’ancrer et donc de privilégier le lien premier avec la terre, avec le réel.
À chaque expiration laissez-vous aller dans un relâchement de plus en plus profond.
La méditation est une porte multiple qui peut ainsi être empruntée différemment.
Nous pouvons la pratiquer dans le but d’être moins stressé, d’être apaisé et en meilleure santé.
Nous souhaitons également méditer pour mieux ressentir que nous faisons partie d’un tout. Nous avons envie de nous reconnecter avec ce tout, comme la vague qui prend conscience qu’elle fait partie de l’océan.
Dans tous les cas, le plus important est de favoriser l’aspect sacré de ce temps. C’est un temps sacré car c’est celui pendant lequel nous nous permettons d’entrer en communion avec notre profondeur.
Je me tais et je laisse s’exprimer en moi ce que je suis dans ma profondeur.
C’est pourquoi je ne dois pas être surpris si je rencontre parfois, dans ma profondeur, des paysages somptueux, des sons harmonieux ou bien des paysages totalement sombres, envahis par la pluie, les orages et le vent, car je suis la totalité de tout cela.
Les grands initiés du passé expliquaient clairement qu’avant de méditer et d’accéder à certains enseignements, il fallait apprendre à mettre de l’ordre dans son psychisme. Dit autrement, pour pouvoir méditer paisiblement et accéder aux différents niveaux de méditation, il faut avoir mis un minimum d’ordre dans sa psychologie sans quoi nous allons rencontrer, en fermant les yeux et en plongeant en nous-même, une jungle hostile avec des fauves, des serpents et des choses qui nous font peur.
On risque de ne pas approfondir les aspects profondément positifs de la méditation et de passer à côté des bienfaits essentiels de celle-ci.
Si nous allons plutôt bien dans notre vie, si nous avons réglé quelques-unes de nos blessures du passé, nous allons nous asseoir et pouvoir naturellement faire silence, et commencer à l’approfondir sans être attaché aux pensées.
À contrario, si nous vivons un moment difficile avec beaucoup de questionnements, de doutes, de peurs et d’émotions, quand nous allons nous asseoir nous allons forcément nous retrouver face à tout cela.
Je ne dis pas qu’il ne faut pas méditer avant d’avoir apaisé notre existence, mais plutôt que cela nous demande un effort supplémentaire, celui d’apaiser ce qui remonte de nos profondeurs.
Toutes les traditions, depuis les Sumériens, l’Égypte, les Grecs, les civilisations orientales, bouddhistes, hindouistes ont toutes dit que notre véritable nature d’être humain n’est pas celle à laquelle nous nous identifions normalement.
Les bouddhistes appellent cette nature essentielle la nature de bouddha, les hindous l’Atman, les chrétiens la nature christique.
Chaque civilisation a un nom, un concept pour cette nature essentielle mais toutes sont d’accord : nous sommes une nature profondément différente que ce à quoi nous nous identifions normalement.
Chaque tradition propose une méthode pour découvrir et investiguer cela. La méditation silencieuse (zazen en japonais) est une méthode pour découvrir qui nous sommes.
Ainsi, simultanément à tous les effets sur le bien-être et la santé procurés par la méditation et que nous avons déjà abordé, le sens essentiel a toujours été la recherche de qui nous sommes réellement.
Toutes les traditions l’ont dit, nous sommes une nature éternelle dont l’expression est l’amour, la compassion (les mots sont différents selon les traditions).
Je souhaite l’exprimer différemment, de manière plus psychologique. Nous sommes tous plus ou moins prisonniers des fonctionnements de notre psychisme, de nos blessures du passé, globalement du fonctionnement plus ou moins conscient de notre ego. Mais lorsque nous nous libérons progressivement de l’étreinte de notre ego avec bienveillance et amour, nous pouvons découvrir finalement que ce dont nous avons envie naturellement quand nous commençons à entrer en paix avec nous-même, c’est de donner de l’amour aux autres comme si c’était le sens naturel de la vie : donner.
Alors nous n’avons plus à nous forcer à donner, à aimer. Nous exprimons simplement la nature profonde de ce que nous sommes. Ainsi comme l’a dit Jésus, « aime ton prochain comme toi-même ». Cela signifie de tourner d’abord et avant tout son regard à l’intérieur avec beaucoup d’amour et de douceur envers soi-même.