Je me sens nulle, je ne vaux rien, je suis inutile …
Souvent quand on se sent nul, c’est généralement dans un domaine en particulier, comme dans une mission au travail, dans son couple, en tant que parent…
On ne se sent pas compétent quand on ne réussit pas dans un domaine, quand on se trouve incapable de mener à bien une tâche.
Cette sensation nous fait perdre de la confiance en nous car la confiance en soi est l’évaluation réaliste qu’on se sent capable de réaliser telles ou telles choses. Et puisqu’on se sent capable de faire cette chose nait alors un sentiment de sécurité intérieur.
Il s’opère alors un glissement de la confiance en soi à l’estime de soi
Quand, à l’école, le rond n’est pas vert mais jaune, on peut se sentir nul dans le regard de l’autre. Alors que c’est simplement qu’on n’a pas acquis aujourd’hui la compétence en orthographe, par exemple.
Et on glisse dans le : “Je suis nulle en orthographe donc je suis sans valeur dans mon propre regard ou dans le regard de l’autre.”
On bascule d’un manque de compétence dans un domaine, vers une généralisation de toute la personne.
Pourquoi ce glissement ?
À la base, il est possible qu’on ait une faible estime de soi depuis longtemps et que les conditions dans notre histoire n’ont pas suffisamment permis d’étayer notre estime de soi. Le regard qu’on porte sur soi est alors facilement déprécié. Alors, on cherche dans le regard de l’autre ou dans des réalisations, des performances (scolaires, professionnelles) une validation de sa valeur.
Et sans s’en rendre compte, on donne le pouvoir à l’autre, à un système extérieur de décider de notre valeur.
Comment bâtir sa confiance en soi ?
En faisant des expériences qui permettent de développer nos capacités, nos compétences. Par exemple, dans mon boulot de gestion, quelles sont les compétences qui me manquent ? Je réfléchis à cette liste et je fais des expériences pour progresser dans ces domaines. Puis, j’analyse les échecs ou les réussites.
L’erreur fondamentale sera de reculer face aux expériences par peur et ainsi d’éviter les expériences initiatrices. Pour éviter cet écueil, il est préférable, évidemment, de faire face à ces peurs avec une graduation, en prenant des risques calculés. Par exemple, si je dois faire un discours, j’évite de le faire devant 45 personnes la première fois. 7-8 personnes permettent de s’exercer plus sereinement .
Le fait de répéter ces expériences et d’en tirer des enseignements permet d’augmenter la confiance en soi.
Comment retrouver l’estime de soi ?
L’estime est notre « valeur d’être ». Le jugement ou l’évaluation que je fais de ma valeur est lié à mon histoire, à mon passé, à l’éducation reçue.
Pour reconstruire cette « valeur d’être, » il faut reconnaître les critères de jugement qu’on porte sur soi-même, reconnaître les valeurs qu’on a reçues, les questionner et les remettre en cause si cela est nécessaire.
Inconsciemment, on sent : “C’est bien, je suis quelqu’un de bien. C’est pas bien, je suis quelqu’un de pas bien.” mais on ne sait pas en fonction de quels critères. Donc il faut faire cette démarche de connaissance.
L’estime de soi, c’est donc être fidèle à ce qu’on est, à nos principes, valeurs.
Si j’ai reçu comme valeur que les autres doivent toujours passer avant moi, si je me fais plaisir avant de penser aux autres, je culpabilise car je crois que je vais cramer en enfer comme une châtaigne !
Cela génère une mauvaise estime de soi car je me pense égoïste ! Alors que je me suis simplement donné de l’amour en me respectant dans mes désirs.
Souvent, travailler sur l’estime de soi consiste en un travail de souplesse envers soi, le développement de la capacité de s’adapter à ce qui est, d’assouplir son juge intérieur, d’éviter certains pièges comme le perfectionnisme.
Pour conclure
Sur l’estime de soi
- Je découvre quelles sont mes valeurs et croyances plus ou moins cachées.
- Je définis mes nouveaux critères sur lesquels me conformer.
- Je suis très souple dans ma manière d’agir conformément à ces critères.
- J’accepte de ne pas être parfait, de pouvoir faire des bêtises et d’avoir droit à l’erreur.
Sur la confiance en soi
- Je reconnais mes limites momentanées, mais j’évite de généraliser sur toute ma personne.
- Je reconnais que je peux progresser dans mon travail.
- Je fais des expériences qui me font progresser sans me mettre en insécurité.
- Le fait de dissocier confiance et estime entraîne plus de liberté intérieure et mon image s’en trouve valorisée.
Prochain article
Le rapport entre son monde intérieur et l’image extérieure fera l’objet d’un prochain article sur le courage d’être soi. En effet, la société de l’image sous toutes ses formes et les réseaux sociaux obligent à être irréprochable. Le diktat de la plasticité, de la tenue vestimentaire, de la façon de penser et de parler, en un mot de l’image, nous rend prisonnier, et crée une vraie souffrance.
Comment faire pour être soi même ? Rendez vous dans quinze jours…